Je m’appelle Magalie. Pour mes 30 ans, je m’offre le plus beau des cadeaux : je me (re)lance sur l’Appalachian Trail (AT)! La pandémie avait mis fin à ma première tentative de thru-hike il y a deux ans, mais j’avais quand même eu la chance de fouler le mythique sentier pendant vingt jours qui s’étaient avérés amplement suffisants pour me donner la piqûre du thru-hiking.
Je suis encore newbie en matière de longue randonnée, c’est vrai, mais j’ai appris quelques leçons que je vous partage si jamais l’envie vous prend de vouloir faire l’Appalachian Trail!
1. La Géorgie, en mars, c’est frette
La Géorgie est le terminus sud de l’Appalachian Trail. Ceux qui font le sentier du sud au nord sont appelés nobos et commencent souvent l’AT en mars pour arriver avant les premières neiges au terminus nord.
« La Géorgie est juste au-dessus de la Floride, m’semble que ça ne doit pas être siiiii frette que ça? »
Le dénivelé de l’AT varie entre 2 500 et 4 400 pieds en Géorgie. Il fait plus froid en montagne qu’au niveau de la mer et c’est sans compter que le vent fouette comme jamais parce que les arbres sont dépourvus de feuilles à cette période de l’année.
Au cours de mes quatre premières journées sur l’AT, j’ai eu droit à des températures oscillant entre -7 et 20 °C, du soleil et de la pluie battante, de la bruine et de forts vents. Il n’est pas rare de rencontrer de grandes variations de températures en mars.
Je n’avais qu’une paire de shorts pour randonner et un legging en laine de mérinos pour dormir. J’ai amèrement regretté ne pas avoir emmené plus de linge.
Cette année, je repars avec la même paire de shorts, mais j’apporte une deuxième combine de mérinos et un pantalon imperméable (qui m’a coûté la peau des fesses, mais qui, j’en suis certaine, me sera très utile!).
J’entends souvent parler d’ultralight; ce mot qui semble être au cœur des conversations de tout thru-hiker qui se respecte. Mon conseil? Partir ultraléger, c’est chouette, mais combattre le froid en permanence, ça l’est moins. L’important, c’est d’écouter sa petite voix intérieure et de faire des compromis sans négliger un minimum de confort.
2. Tester son équipement
J’avais testé une grande partie de mon équipement avant mon départ en 2020, mais pas mon système de filtration d’eau. Et oh my god que j’aurais dû.
Il faut savoir qu’un litre d’eau pèse 1 kilo et c’est ce qui est le plus lourd à transporter dans un sac à dos. Les points d’eau naturels sont abondants sur l’AT et sont bien listés sur l’application mobile FarOut. Il n’est donc pas nécessaire, sauf à quelques endroits, de garder plus d’un litre d’eau avec soi.
J’utilisais un filtre Sawyer Squeeze avec des sacs à eau qui se vissent de chaque côté du filtre pour transvider l’eau d’un sac vers l’autre. Un désastre! Les sacs, une fois pleins, bougeaient dans tous les sens et rendaient une tâche ardue qui n’était pas censée l’être.
J’ai eu toute la misère du monde à filtrer mon eau et ça n’a pas été la fin du monde, mais ça m’a apporté du stress inutile. Et quand on est en plein milieu du bois à la merci des éléments, le stress inutile, on s’en passe!
Cette année, je conserve mon précieux Sawyer Squeeze, mais je l’utilise avec un sac CNOC et une bouteille d’eau Smartwater. Un système que j’ai testé et éprouvé.
3. Le stress mécanique, c’est quoi ça?
«Le stress mécanique*, c’est la somme des forces appliquées sur une région du corps lors d’une activité donnée». J’ai appris ce terme à mon premier rendez-vous de physio post-trail.
Le niveau de stress mécanique est plus important lorsqu’on s’adonne à une activité intense qu’on n’a pas l’habitude de pratiquer. Marcher 20 km par jour pendant 180 jours consécutifs, c’est un bon exemple.
J’ai commencé l’AT en marchant 19 km le jour 1 et 23 km le jour 2. Est-ce que j’ai besoin de vous dire qu’au jour 3, j’étais à terre? Dans les jours qui ont suivi, j’ai baissé la cadence à 12 km par jour.
Laisser le temps à son corps de s’acclimater à marcher quotidiennement avec un important dénivelé et un sac à dos bien rempli, ça ne se fait pas en un claquement de doigts.
Je croyais qu’avec un rigoureux entraînement en gymnase et marchant en montagne, je serais prête, mais il n’y a rien qui permet de se préparer à 3 500 km de marche.
L’idéal, pour réduire le niveau de stress mécanique, c’est de s’entraîner avec son sac à dos autant que possible. C’est ce que je fais en ce moment.
En mars prochain, je partirai sur l’AT en douceur, comme la tortue dans les Fables de La Fontaine. J’ai tiré ma leçon!
J’espère que mes quelques erreurs de débutante vous auront permis d’apprendre quelque chose ou de vous aider dans la préparation de votre future thru-hike.
Je vous invite à me suivre sur Facebook et Instagram si ça vous dit!
Magalie Hurtubise
S’il y a un mode de transport que Magalie affectionne particulièrement, c’est bien la marche à pied. La nature, qu’elle considère comme sa deuxième maison, est un terrain de jeu qu’elle explore une montagne à la fois. Elle éprouve un sentiment d’humilité face à ces vastes espaces qui ne la laissent pas indifférente. Habitée par un désir de sortir de sa zone de confort, elle repousse ses limites en parcourant de longs sentiers de randonnée qui aiguisent ses réflexes et qui font d’elle une randonneuse aguerrie. Enthousiaste et facile d’approche, elle souhaite faire découvrir le monde du thru-hiking à tous ceux et celles qui, comme elle, ont les yeux brillants d’étoiles quand il est question de randonnée.
8 commentaires
Bravo Magalie je t’ai connue par mon ami Benoit Lejeune qui fera la Trail des Appalaches en même temps que toi . Je vous envies tout les deux, moi , je me prépare au mois de juillet pour faire villages en villages avec sac à dos, ce sera pour moi un début, en tout cas je veux vous suivre et je te trouve merveilleuse…. Encore bravo ! Bon voyage 🛫 un pas à la fois 🚶 ♥️
Merci! Je te souhaite un beau voyage à toi également!
Bravo ma chère Magalie WoW je te trouve très courageuse. C’est fou comme le temps passe déjà 30 ans. Moi qui fait 2 à 4 km par 2 jours je te trouve très persévérante. Continue ton beau parcours dit bonjour à ton frère et tes parents. A + Johanne Champagne
Merci Johanne! J’apprécie tes bons mots! Un beau bonjour à toute ta famille aussi!
Bonne randonnée Magalie ♥️
Honnêtement je veux que tu saches que tu m’inspires énormément. Je te l’ai déjà dit et te le redit Lol j’aime bien me répéter 😉 Je vais te suivre durant ton parcours et t’encourager à distance hihi Fixe toi des petits objectifs et dans les
moments de découragement lis les messages que tes proches t’ont personnellement écrit ça te donnera tout l’énergie nécessaire pour continuer. Nous sommes tous avec toi
You are the champion 🎶🎵🎶🎵
Merci Julie ♥️ Tu m’inspires toi aussi à ta façon! Merci pour ton support et tes mots d’encouragement! Ils me font du bien. xxx
Bravo Magalie pour ton défi. J’aime bien tes commentaires.
Emportes-tu un téléphone cellulaire et comment fais-tu pour le recharger?
Sur la photo où tu fais un exercice, on dirait que tu as quelque chose sur les mollets?
Comment pèse ton sac? Merci
Bonjour Gérard!
J’ai mon cellulaire en tout temps avec moi et un chargeur portatif rechargeable de marque Anker.
Sur la photo, ce qu’on voit, ce sont simplement mes guêtres, que j’ai remontées sur mes mollets!
Enfin, le poids de base de mon sac varie de 12 à 15 livres et avec de la nourriture pour 4 jours et l’eau, ça totalise environ 25 livres.
Merci de votre intérêt!