Pratiquer la randonnée fait partie du quotidien de notre collaboratrice Marilynn à St. John’s, la capitale et métropole de Terre-Neuve-et-Labrador, où les excursions de plein air ne sont pas que des plans de week-end.
« Tu t’occupes du bois et des allumettes? J’apporte la bière, les guimauves, les biscuits Leclerc au chocolat noir. N’oubliez pas vos crampons ni vos frontales! »
Il est 18 h 45, lorsque notre petite bande attaque l’un des nombreux sentiers qui composent la célèbre East Coast Trail. Accessible depuis St. John’s, ce réputé sentier entre terre et mer épouse le littoral de la péninsule d’Avalon sur plus de 330 km et promet des rencontres avec baleines, phoques et icebergs, en saison.

Randonnée au crépuscule après le boulot.
Le soleil se tamise tranquillement tandis qu’on s’enfonce dans la forêt de conifères et d’arbustes robustes qui laissera bientôt place à la mer, à 10 minutes de voiture du centre-ville. Après 45 minutes de marche, on arrive juste à temps pour allumer le feu de camp autour duquel on cuisinera des Smores en attendant que la super lune se lève et éclaire la nuit en ce premier jour de printemps. On ne veillera pas jusqu’aux petites heures du matin : tout le monde doit se lever pour aller travailler.
Quelques semaines avant cette célébration du solstice au grand air, c’étaient mes raquettes que je chaussais après 7 heures devant l’écran de mon ordinateur, à jeter des coups d’œil impatients aux flocons qui tombaient en trombe.

Spectaculaire sentier urbain qui mène à Signal Hill.

L’un des sentiers qui mènent à Signal Hill serpente entre les maisons colorées du quartier The Battery.

Le port de St. John’s au soleil couchant.
Et puis l’autre soir, je rentrais du boulot, j’enfilais mes souliers de course et, en 20 minutes, après quelques enjambées dans le labyrinthe de maisons multicolores flanquées sur le roc, j’atteignais Signal Hill – surnommée par moi-même la butte-à-coucher-et-lever-de-soleil-époustouflants. Et pas n’importe lesquels : les deux premiers de toute l’Amérique! De là, les vues sont à couper le souffle, qu’on regarde à l’ouest vers le port de St. John’s et son centre-ville ou vers l’Atlantique Nord et le cap Spear, le point le plus à l’est du Canada.
Ce sont là quelques extraits de ma douce vie de citadine-randonneuse dans la modeste capitale et métropole de Terre-Neuve-et-Labrador. Ici, pas besoin d’attendre le week-end pour randonner et profiter d’aventures en nature.
Bien sûr que ça existe au Québec des villes où la randonnée côtoie l’urbanité qui sont de la taille de St. John’s (un peu moins de 109 000 habitants). Avec 50 000 âmes de plus, Sherbrooke, par exemple, est plutôt intéressante pour les amateurs de randonnée, qui ont accès à une panoplie de sentiers à distance raisonnable du centre-ville et au parc national du mont Orford à une vingtaine de minutes de voiture.
Reste qu’en tant qu’amatrice de plein air ayant troqué la métropole québécoise pour celle de Terre-Neuve, je me pince en toute légitimité quand, un jeudi fin de journée, mon agenda Google me rappelle que j’ai une randonnée sous la lune de prévue après souper.

Randonnée et feu de camp au clair de lune pour célébrer le printemps à St. John’s.
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@lagrosserandonneuse

Marilynn G. Racicot
Originaire des Cantons-de-l’Est puis ayant goûté à la vie montréalaise, Marilynn use maintenant ses bottines sur le Rocher dans l’Est canadien. Randonneuse et journaliste, elle récolte à Terre-Neuve-et-Labrador des histoires et des images comme indépendante et pour le journal francophone de la province, Le Gaboteur.