Cet article est initialement paru dans la revue d’automne 2021. Cliquez-ici pour vous la procurer.
Dès le premier coup d’œil sur la carte des sentiers du parc régional du Massif du Sud, en Chaudière-Appalaches, je suis surpris de l’étendue de ce terrain de jeux. Déjà, avec l’architecture audacieuse de son tout nouveau poste d’accueil, on sent que ce parc se rapproche des ligues majeures. Mais, c’est avant tout grâce à la diversité de ses nombreux milieux naturels que nous offrent ses 71 kilomètres de randonnée pédestre que ce site prend toute son importance.
Le parc régional du Massif du Sud, avec sa superficie de près de 120 km2, compte maints sommets, y compris les deux plus hauts de la région. À travers ses nombreux parcours, on peut dénicher des forêts anciennes uniques, un tumultueux canyon, des abris sous roches renversants et des parois énigmatiques… Bref, de multiples horizons ouverts pour la découverte!
Crédit photo : Claude Côté
À moins de 500 mètres du nouveau chalet d’accueil, deux sentiers traversent des forêts anciennes désignées d’écosystèmes exceptionnels, au cœur des vallées du ruisseau Beaudoin et du ruisseau du Milieu. On peut y contempler de vieux peuplements dominés par le bouleau jaune et le sapin baumier. Certains de ces bouleaux ont plus de 300 ans. On a créé des aires protégées pour préserver ces peuplements et ainsi assurer la survie des espèces animales et végétales dont elles sont l’habitat. Ces forêts anciennes aident à la survie de certaines espèces d’oiseaux rares ou en déclin tels le rapace, l’autour des palombes, l’épervier de Cooper ou la buse à épaulette, tous présents dans le parc.
De tous les sentiers conduisant à des sommets, celui du mont Chocolat est sans contredit le plus couru, mais… pas pour son appellation. Selon Toponymie Québec : « Son nom s’explique par sa forme, qui s’apparente à une friandise populaire chez les enfants, soit les chocolats fourrés aux cerises. » Le parcours mène à de belles découvertes, dont une section en bordure d’une rivière et un segment au milieu d’une splendide érablière. Mais la vraie récompense, elle vous attend au sommet! Tout en haut, vous avez droit à deux des plus beaux panoramas du parc après un parcours de moins de 4 km et une montée de seulement 380 mètres de dénivelé. C’est peut-être ce qui explique sa popularité. Puisque vous y êtes arrivé rapidement et sans trop d’efforts, prenez un chemin différent pour le retour, en empruntant le sentier des Parois. Ces deux kilomètres supplémentaires vous permettront d’admirer de superbes parois rocheuses, les plus hautes du parc. Le plus étonnant est de constater comment des arbres sont parvenus à prendre racine à même la paroi verticale de cette falaise.
Crédit photo : Claude Côté
Pour les amateurs des hauteurs, le mont Magloire propose des panoramas sans fin. Juché à 917 mètres d’altitude, ce sommet, le plus haut de la région, permet d’entrevoir, par temps clair, la ville de Québec d’un côté et, de l’autre, le mont Kathadin dans l’État du Maine. Puisque ce parcours représente une assez longue distance (14 km) et un dénivelé appréciable (641 m), il est possible de louer le refuge situé au sommet et d’échelonner son périple sur deux jours. Un autre itinéraire de longue randonnée avec coucher en refuge de montagne est également offert dans le secteur ouest, combinant le parcours des Éoliennes à celui de l’Exploration. Le parc offre aussi un service de transport de bagages moyennant des frais additionnels.
Ouvert de nouveau depuis l’an dernier, le canyon des Portes-de-l’Enfer, au creux de la rivière du Pin, jouit de nouvelles infrastructures facilitant l’accès au site. À noter, le sentier d’accès au canyon est fermé en période de chasse à partir du début d’octobre.
Crédit photo : Claude Côté
Le parcours des Abris-sous-roche permet au randonneur de s’aventurer à travers un amoncellement de cailloux géants couvert d’ouvertures s’apparentant à de petites cavernes. Une succession d’échelles permet d’escalader ces anciens éboulis.
Pour l’hébergement, le parc dispose d’un éventail varié incluant 5 refuges dont un prêt-à-camper, 5 pods , 1 yourte, 2 tentes boréales et une tente de prospecteur. On y trouve aussi 35 emplacements rustiques pour le camping. Un nouveau chalet d’accueil a été inauguré l’an dernier, comprenant un bloc sanitaire, une buanderie, un comptoir pour cuisiner et un local de location d’équipement. Bref, l’amateur de plein air a de bonnes raisons d’y étirer son séjour.
Plus d’informations :
Parc régional du Massif du Sud
Claude P. Côté
Adolescent, il rêvait de parcourir le monde. À 23 ans, il a tout abandonné pour rouler sa bosse avec son sac à dos en Afrique du Nord, en Europe et en Asie. Son plus long voyage a duré 18 mois et c’est là qu’il s’est découvert une passion pour la marche. C’est la façon par excellence de découvrir le monde. Sa carrière comme photographe lui a permis de combiner cette passion avec la randonnée pédestre. Depuis près de 20 ans, il collabore à la revue de Rando Québec. Il adore marcher et faire des découvertes… et il aime tout autant en témoigner par l’écriture.