Chaque édition, notre chroniqueuse Danielle Landry répond aux questions des lecteurs concernant la pratique de la randonnée et du respect de l’environnement. Elle agit comme consultante pour le programme Sans trace et est la fondatrice de De ville en forêt.
Thomas demande : un défi de taille pour la rando écoresponsable au Québec serait de développer des alternatives à l’auto pour se rendre sur les sentiers. Y a-t-il des initiatives allant dans ce sens?
Cher Thomas, votre question est d’une brûlante actualité. Il va sans dire que l’auto est profondément ancrée dans notre culture nord-américaine. On ne s’en débarrassera pas aussi facilement. Les organismes faisant figure d’autorité dans le domaine du changement climatique nous engagent à changer radicalement nos habitudes de transport. Ça va prendre pas mal d’ambition chez nos décideurs, d’audace de la part de nos organisations et d’engagement par les entreprises pour changer la donne. Découvrons ensemble des initiatives qui pourraient aider les adeptes de la randonnée à faire partie de la solution.
Les services de navette ou de transport de groupes présentent probablement la solution de rechange la plus conviviale à l’auto solo. Ils ont l’avantage de relier directement une destination de randonnée à un centre urbain, un cœur villageois, un pôle de transport collectif ou un stationnement incitatif. La formule n’est pas nouvelle puisqu’elle a toujours fait partie des bonnes pratiques des clubs de marche. Aujourd’hui, elle est popularisée par des organisations implantées dans diverses régions. Par exemple : Navette Nature, Toboggan, Quatre Natures, Bonjour Nature ou encore Transport plein air Pikauba. Des municipalités, des parcs nationaux ou des gestionnaires de sentiers sont également susceptibles d’offrir un service de navette.
Personnellement, je suis une grande adepte du transport collectif et actif pour me rendre sur les sentiers. La plupart du temps, je dois combiner plusieurs modes de déplacement – train, autobus, taxibus, vélo, marche – pour arriver à destination. Cela peut exiger pas mal de planification et de temps de déplacement.
Fort heureusement, les municipalités et leurs partenaires se sont mis sérieusement à structurer et à rendre complémentaires des modes de transport plus écologiques sur leur territoire. L’outil de planification de déplacement unifié Embarque qui est en train de se mettre en place au Québec montre qu’ils ont bien l’intention de le faire connaître. Enfin, on aura une seule adresse pour tout savoir : transport en commun, navettes routières et fluviales, autopartage, covoiturage, pistes cyclables, stationnements incitatifs et bornes de recharge électrique! Je parie que le vélo en libre-service en fera également partie.
Dans plusieurs régions, Embarque est déjà en ligne pour faire connaître les possibilités de transport applicables à un déplacement précis.
Recherchez : Embarque Abitibi-Témiscamingue, Embarque Chaudière-Appalaches, Embarque Estrie, Embarque Lanaudière, Embarque Montérégie!
Les possibilités de remplacement de l’auto qui s’offrent aux randonneuses et randonneurs ne sont pas légion en région éloignée. Et, de toute façon, la voiture aura toujours son utilité. Autant apprendre à réduire nos émissions de gaz à effet de serre à chaque utilisation et à diminuer notre besoin de recourir à l’auto individuelle. Voyons quelques exemples d’initiatives individuelles qui sont à notre portée.
Partager un véhicule. Emprunter une voiture de façon ponctuelle par l’entremise de Communauto (dans les centres urbains), de Turo (partout au Québec) ou de LocoMotion (Montréal). Choisir le modèle de voiture le moins polluant : compact, hybride ou alimenté à l’électricité.
Rouler à pleine capacité. Offrir les places restantes à son entourage, ou encore par l’entremise des groupes de médias sociaux ou des plateformes de covoiturage telles qu’AmigoExpress, EckoRide, Poparide ou Covoiturage.ca. Une destination qui accommodera plusieurs goûts et capacités suscitera davantage d’intérêt.
Transporter son vélo. Pour franchir les kilomètres entre son arrêt de covoiturage ou de transport collectif et l’entrée des sentiers. Vérifier les règles d’embarquement auprès du transporteur – métro, train, autobus, navette, taxibus.
Voyager confortablement. Déposer sacs à dos, vêtements détrempés et chaussures boueuses des passagers dans un coffre de toit ou d’attelage. Fabriquer ce coffre soi-même (en téléchargeant un plan) ou le louer avant d’acheter.
Pratiquer l’écoconduite. Appliquer les conseils et les techniques de conduite de la Société de l’assurance automobile du Québec (à consulter en ligne) pour réduire sa consommation de carburant.
Réduire les allers-retours. Allonger son séjour pour compléter sa liste de randonnées dans la région. PAK-SAK est un regroupement d’auberges de jeunesse qui allie les possibilités d’hébergement et de covoiturage au Québec.
Partager l’information. Donner un coup de pouce bénévole au gestionnaire pour faire connaître à sa communauté les moyens les plus écologiques d’arriver aux sentiers. À publiciser sans relâche sur le web et les réseaux sociaux.
Bon transport responsable!
Cet article est initialement paru dans la revue «Randonnées sur les îles du Québec»
Le fleuve Saint-Laurent est un élément clé de nos paysages : son golfe, son estuaire, son fjord… toutes ses particularités sculptent nos régions. Ses îles y sont très nombreuses, certaines protégées et d’autres habitées. Cet été, laissez-vous porter jusqu’à l’île la plus proche de chez vous, dont vous ignorez peut-être même l’existence, qui sait?