À chaque printemps, depuis plusieurs années, c’est la même chose. Le beau temps arrive, les journées s’allongent, les vacances sont proches et les oiseaux chantent. La fièvre me gagne, la même qui gagne grand nombre d’entre nous. Elle donne soif de plein air, de verdure et d’aventure. Mon sac de randonnée me regarde, piteux de ne pas être sorti sur plusieurs jours durant les derniers mois. Toutefois, ce n’est pas encore les vacances, donc mon esprit invente mille et un scénarios de longue randonnée et d’escapades pour dormir dans les appartements reculés de Mère Nature.
J’avais entendu parler de la baie de Fundy et d’un sentier long d’environ quatre jours en croisant un couple de Néo-Brunswickois lors d’une autre longue randonnée. Ils y encensent la nature sauvage, la flore exceptionnelle, le grand nombre de ruisseaux facilitant l’accès à l’eau, l’ombre quasi-constante prodiguer par les forêts matures longeant le sentier et des formations géologiques différentes de la montagne pourvoyant des paysages à faire rêver.
Veni vidi vici, je vous garantis que tout est vrai.
Entre les multitudes de montées et de descentes (notez qu’il y a très peu de plateaux, d’où la difficulté de la randonnée), vous découvrirez que les habitants du coin, très chaleureux soit dit en passant, sont en amour avec leurs sentiers et qu’ils se feront un plaisir de vous en parler. Vous allez aussi constater qu’il y a beaucoup de randonneurs mais qu’on se retrouve majoritairement seul, le jour, pour s’imprégner du décor. D’agréables rencontres sont possibles le temps d’une jasette en croisant d’autres randonneurs abondant du sens contraire au vôtre ou le soir sur les renversants campings sauvages du sentier. Ces campings sont près du niveau de la mer et il y a, plus souvent qu’autrement, une vue spectaculaire à même le site. Si tel n’est pas le cas, elle est à deux minutes à pied d’où on se trouve. Ce sont les endroits privilégiés du sentier pour un bain de lumière.
Le vent et les marées contribuent à l’expérience : le doux son des vagues qui frappent la côte est audible à même le sentier. De plus, le sentier semble toujours tempéré grâce à la baie et ses eaux froides. Les marées jouent un rôle important, car certaines sections sont infranchissables lorsque celles-ci sont hautes. N’aillez crainte, le guide du sentier explique très clairement comment s’y retrouver.
Avec ses accès restreints et son dépaysement, le sentier pédestre Fundy mérite d’être marché. Attention toutefois, avec ses multiples pentes, ses roches et ses racines, le sentier n’est pas à prendre à la légère. Certains randonneurs d’exception l’ont fait en trois jours. La moyenne est quatre jours et il faut définitivement prévoir de la nourriture pour cinq jours car un peu de pluie peut rendre certains tronçons dangereux et allonger votre séjour.
Points à tenir compte :
- Des services de navette existent pour emmener sa voiture à la sortie du sentier. Ceux-ci ne sont pas gérés par l’organisme en charge du sentier. Il est aussi possible de sortir son petit pouce et de s’en sortir avec de la patience…
- Malgré une élévation maximale de 300 mètres, le climat peut être considérer comme celui en montagne à cause de la proximité de la baie.
- Le réseau est disponible à quelques endroits grâce aux tours de la Nouvelle-Écosse, juste l’autre côté de la baie.
- Certains cours d’eau force le randonneur à se mouiller les pieds. Ceux qui craignent les pieds humides sont prévenus!
- Il peut y avoir beaucoup, beaucoup de boue dépendamment du temps de l’année.
- Les sauvetages sont difficiles à cet endroit de la baie. Écoutez votre corps et faites attention aux marées!
- C’est un paradis pour les campeurs possédant des hamacs.
Bonne randonnée!
Jil Hardy
Canot, randonnée, camping, il fait de tout. Entre l’Abitibi, Québec, Rimouski et le Nouveau-Brunswick, il découvre constamment de nouveaux paysages. Étudiant en génie électrique, Jil Hardy trouve du bonheur et de l’apaisement en découvrant ce que la nature a à lui offrir en échange d’un peu de sueur et d’efforts. Il apprécie aussi camper au sein des contrées sauvages, ce qui ajoute à son désir d’évasion vers une prochaine aventure.