Contenu commandité par la MRC de Pontiac
En bordure de l’imposante rivière des Outaouais, cette frontière liquide qui sépare l’Ontario du Québec, se trouve le Rocher à l’oiseau. Aussi nommé « Oiseau Rock », il est situé dans la MRC de Pontiac, dans la ZEC Saint-Patrice. C’est non seulement le nom du sentier, mais également celui d’un imposant rocher qui domine les rives de la rivière et sur lequel on peut voir des inscriptions centenaires laissées par les Algonquins qui ont longtemps habité le territoire.
Monolithes, champignons, passerelles, lac, points de vue et plage, ce sentier linéaire de 5 km ne manque pas d’attraits. Bien qu’il n’y ait pas énormément de balisage, plusieurs panneaux d’interprétation très bien documentés ponctuent la randonnée au cœur d’une forêt dominée par les pins rouges et les cèdres. De plus, les textes sont rédigés en français, en anglais et… en algonquin!
Le sentier débute sur un sol plutôt plat, ponctué de passerelles rustiques en bois et d’énormes monolithes. On arrive finalement à un petit lac à eau claire au milieu du bois. Tout près, une table à pique-nique vous permettra de faire une pause avant de monter vers plusieurs points de vue. Les montées et les descentes qui s’enchaînent sont facilitées par des cordages. Prévoyez aussi un peu de temps sur la plage, un beau site pour se baigner et manger également, ou encore pour démarrer votre randonnée si vous arrivez par la voie des eaux.
Pour s’y rendre, il faut toutefois emprunter une route secondaire qui, bien que relativement entretenue, peut être difficile pour la carrosserie d’une petite voiture. Vous êtes prévenus! N’hésitez pas à appeler pour vous renseigner sur l’état du chemin.
La légende
Les chamans algonquins considéraient le Rocher à l’oiseau comme un lieu sacré. Ce rocher serait en fait un homme changé en pierre alors qu’il levait les bras vers le ciel. C’est pourquoi on y retrouve des dessins, lesquels représenteraient la silhouette du manitou Nanabijou, serviteur du Créateur et guérisseur. D’autres interprétations penchent vers une représentation plus métaphorique de moments spirituels évoquant plutôt la vision d’un chaman que le récit d’un homme.
Pour les Algonquins, le Rocher à l’Oiseau était aussi un lieu de passage pour l’esprit dans son chemin vers le monde des esprits. C’est entre autres parce que le ciel, l’eau et la terre, les trois éléments sacrés de la spiritualité algonquine, étaient rassemblés en ce même lieu.
Historique
Le pays algonquin, autrefois très large, était constitué de plusieurs affluents de la Kichi Sibi (ou « grande rivière »). Dans sa première expédition sur la Kichi Sibi en 1613, Samuel de Champlain remarquait déjà que la nation algonquine était complexe et composée de plusieurs sous-nations : les Weskarinis, les Onontchataronons, les Mamawininis, les Matouweskarinis, les Kotakoutousmis, les Kinouchepirinis, et la plus puissante, les Kichisipirinis.
Ces derniers résidaient sur l’île Morrison, dans la « Grande rivière ». Leur position privilégiée sur ce court d’eau leur permettait de percevoir une redevance sur le transport des fourrures et marchandises sous menace de ne pas donner le passage.
Ce n’est qu’en 1615, après avoir conclu une alliance avec les Kichisipirinis garantissant le passage des canots transportant les fourrures à Québec, que Champlain passa devant le Rocher à l’oiseau.
Hébergement
Si vous désirez prolonger le plaisir et rester pour une nuit après une randonnée, une baignade (et peut-être une sortie en canot ?) la ZEC offre la possibilité de camper sur son territoire. Des campings rustiques, des chalets et des refuges sont disponibles.
L’option hébergement la plus près est au Oiseau Bay Resort situé au km 9 du chemin de la ZEC, aux Brennan’s Recreational Farms à Sheenboro, au site Camping Boire’s ou au gîte Adventure Source Expedition, tous deux situés à L’Isle-aux-Allumettes.
Sinon, un peu plus à l’est, il y a la base Macrocarpa (tout près d’une piste cyclable), le Spruceholme Inn (Fort-Coulonge), Les Cabines de la Chute (Mansfield-et-Pontefract) et l’auberge de jeunesse d’Esprit Rafting (Mansfield-et-Pontefract).
Si vous arrivez de l’ouest et que vous planifiez accéder au sentier depuis la Rivière des Outaouais, il y a une association qui maintient les lieux de campings le long de la Rivière des Outaouais.
Dominique Caron
Après un baccalauréat en communication, Dominique flirte longtemps (et encore aujourd’hui) entre le monde du plein air et de la culture. D’origine abitibienne, c’est à Montréal qu’elle complète son DESS en journalisme et se lance dans la belle aventure de la vie de pigiste. Elle pratique aussi la photographie, d’ailleurs ses amis lui reprochent souvent de prendre un peu trop de photos (et de poser trop de questions) Dominique est responsable du contenu chez Rando Québec.