Dès sa première sortie, j’ai toujours tenu mon chien en laisse même en pleine forêt. J’en entends déjà certains s’objecter : « Mon chien aussi a besoin de se sentir libre, de se défouler, une laisse l’empêcherait de courir à droite et à gauche, et de toute façon, il est très sociable et il revient dès que je l’appelle. » À mon humble avis, ce qui fait le bonheur de mon chien et lui donne un sentiment de liberté, c’est de sortir avec moi, qu’il soit libre ou tenu en laisse. À le voir frétiller et s’impatienter de partir quand je sors sa laisse, je ne crois pas que cela diminue en rien son plaisir.
Je vous propose donc mon point de vue sur la question, et vous explique mes raisons de garder mon chien en laisse en randonnée.
1-Pour mon chien
Laisser un chien circuler librement en forêt, c’est l’exposer à toutes les tentations, tous les risques, puisque sa nature le pousse à explorer. Qu’il enfouisse le museau dans un terrier de mouffette, s’approche par curiosité du lent porc-épic, creuse autour d’un nid d’abeilles terrestres, se positionne par inconscience entre une ourse et son petit, les conséquences peuvent être désastreuses, pour lui d’abord, et pour moi également.
Le respect de la faune sauvage incite d’ailleurs certains gestionnaires à interdire toute présence canine sur leurs sentiers. Un exemple parmi tant d’autres : la forêt récréative de Val d’Or a interdit les compagnons canins pour la protection de la faune.
2- Pour moi-même
Sans laisse, mon chien marcherait le plus souvent à plusieurs mètres en avant de moi ou avancerait en furetant un peu ici et là. En forêt, il suffirait qu’un gros animal (ours, loup, coyote, orignal) flaire la présence de mon chien et la perçoive comme une menace pour se rapprocher de moi en voulant s’éloigner de celui-ci. On imagine la suite… De plus, si mon chien se promenait à sa guise sur un sentier, il prendrait probablement de l’avance ou du retard à cause des nombreux stimuli, et il me faudrait l’appeler, le siffler, l’attendre. Et s’il fait une bêtise, c’est moi qui en serais tenue responsable, comme l’indique Éducaloi.
3- Pour les autres randonneurs
« Un chien reste un animal, donc imprévisible ». Vous pouvez lire cette affirmation en introduction sur n’importe quel site de dressage canin. Pour certaines personnes, la simple éventualité de croiser un chien non tenu en laisse suffit à les angoisser et gâcher leur plaisir de randonner, je le sais pour en avoir croisées à quelques reprises. Les « n’ayez pas peur, il n’est pas méchant » ne changent rien. Seule une laisse solidement tenue peut les rassurer.
Si certains gestionnaires de sentiers en sont venus à interdire complètement les chiens, c’est que trop souvent ils ont eu à gérer des incidents et/ou des plaintes, avec en prime les réclamations et complications que leur font les assureurs, les leurs comme ceux des plaignants.
4- Pour les autres chiens
Le chien qui en croise un autre peut avoir une réaction très protectrice vis-à-vis de son maître et manifester une certaine agressivité. Si cet autre chien n’est pas en laisse, il devient difficile de les séparer et ils pourront s’infliger des morsures et autres blessures.
5- Pour l’environnement
Pour préserver leur environnement chèrement aménagé et entretenu, certains gestionnaires de sentiers refusent les chiens qui peuvent rapidement le saccager : fouiller et détruire un terrier, attraper des animaux sauvages, creuser sans égard pour la flore, mordiller des structures de bois, souiller le sol, etc.
Tenu en laisse, mon chien marche devant moi : je ne peux manquer ni ses agissements ni ses pauses. À certains lieux de marche, il est obligatoire de rapporter les excréments du chien, je m’arrange donc pour toujours avoir un ou deux sacs de plastique à cet effet. Ailleurs, je vais déplacer et enterrer le petit tas à l’écart du sentier, de préférence au pied d’un arbre, à l’aide de la truelle que j’ai toujours dans mon sac à dos.
6- Pour le respect de la législation
Je considère que la règle universelle en sentier de randonnée, comme sur le territoire de toutes les municipalités, urbaines et rurales, est de tenir mon chien en laisse en tout temps.
https://www.cliquezjustice.ca/information-juridique/reglements-municipaux
À l’opposé, il existe des endroits où certains sentiers sont réservés aux chien sans laisse, profitez-en !
En voici un exemple, trouvé en tapant « sentier chien sans laisse » sur un moteur de recherche : https://www.guidescanins.com/sorties-de-groupe/club-de-marche/
Vous pouvez aussi filtrer vos recherches sur BaliseQc : https://baliseqc.ca/3S/explorer/chien
Sur son blogue, Mimi-Griotte explore la question et propose même une infographie en guise de récapitulatif. Pour lire l’article complet : https://mimigriotte.com/responsabilite-proprietaire-chien-promenade/
Si on l’habitue très jeune à marcher devant soi sur le sentier, sans tirer, la laisse ne sera ni un encombrement pour soi ni une contrainte pour son chien. Elle doit être assez longue (un bon 2 mètres) pour permettre au maître de ne pas marcher sur les pattes de son chien, surtout en hiver avec des raquettes, et d’une solidité proportionnelle à la puissance du chien.
Il est facile d’en fabriquer une à peu de frais à l’aide de corde statique de 5 à 8mm, vendue au mètre en boutique plein air, (https://www.lacordee.com/fr/cordes-statiques-multiusages-tendon-298017 Une large boucle à une extrémité permet de garder les mains libres pour tenir bâtons de marche, carte, boussole ou gourde, et à l’autre un mousqueton émerillon sert à la fixer au collier du chien. Par commodité, j’ai aussi passé un mousqueton régulier dans la poignée, ce qui me permet par exemple d’attacher mon chien à l’extérieur du chalet d’accueil le temps de m’enregistrer ou à une boucle du sac à dos ou un tronc d’arbre pendant la pause-repas.
Randonner avec son chien en laisse? Oui, un bonheur sans limite que je vous souhaite de découvrir!
teacher sbd
Enfant, c’est en famille qu‘elle a connu le camping rustique et les promenades en forêt. Adolescente, elle emmenait son équipe de guides dans les bois au moindre congé. Adulte, c’était les camps, les excursions, les couchers à la belle étoile avec ses guides et avec ses amies. Puis son mari et ses deux enfants sont arrivés, elle les a initiés aux plaisirs de la vie dans la nature, tout en poursuivant une carrière de prof d’anglais au primaire. La longue randonnée en autonomie, elle en rêvait depuis le premier lean-to du SIA aperçu quand elle avait 9 ans, et c’est principalement sur l’incomparable Sentier national qu‘elle poursuit ce rêve encore et encore. Découvrez sa chaîne youtube http://bit.ly/2vLghRC