La Randonnée gourmande du Val-Saint-François est un événement annuel qui allie marche et dégustation des saveurs de l’Estrie. Lorsque j’ai entendu parler de cet événement, je n’ai pas su résister à l’idée de combiner deux de mes passe-temps favoris : marcher et manger. Non mais pensez-y… Une randonnée gourmande!
S’investir dans une activité de plein air juste assez consistante – un bon 10 km de marche entre Kingsbury et le Canton de Melbourne – en sachant que l’on vous nourrira constamment sur la route, et ce, d’aliments de qualité supérieure, directement issus du territoire parcouru… C’est ce qu’on appelle “une offre béton”.
Afin d’être bien accompagnée lors de ce périple gustatif, mon choix s’arrêta sur mon amie Marie-Pier, passionnée d’art culinaire, cuisinière hors pair et, bien-sûr, le genre de fille qui a traversé le Sahara. Je ne pouvais avoir meilleure compagne de route que cette experte des saveurs, qui était en mesure de commenter avec pertinence chaque bouchée qui nous était servie. La première halte gourmande était d’ailleurs postée directement au départ du sentier : petit café et croissant pour bien commencer la journée. C’est alors que s’amorça la randonnée, avec une distance de 4 km à parcourir sur les Sentiers de l’Estrie. C’est sans aucun doute la portion du trajet que j’ai préférée, puisque nous étions au cœur de la forêt, sur une vraie « trail » bordée d’une rivière claire et sinueuse, qui me donnait une envie folle d’y plonger.
Après quelques grimpettes, nous avons même eu droit à un beau panorama d’automne sur les montagnes environnantes. Moment doux et paisible, jusqu’à ce qu’un certain monsieur un peu intense décide de carrément marcher sur mes pieds afin de poursuivre le « plan séquence » qu’il était en train de filmer avec son téléphone, se mettant en vedette en train de raconter les premiers kilomètres de sa randonnée… Le comportement douteux de ce cher monsieur me rappela la raison pour laquelle généralement, j’évite de me joindre à ce genre de rassemblement.
Enfin, nous arrivons au Marché champêtre de Melbourne pour le repas final, un « dîner festif » qui est effectivement assez festif par le fait qu’un groupe de musique y joue quelques bons vieux classiques québécois et que la bière régionale y est servie bien fraîche, en fût. Un must après une journée de grande chaleur à marcher sous le soleil tapant. Nous y mangeons un hot-dog du terroir, c’est à dire une saucisse de viande locale garnie de choucroute et confit d’oignons faits maison, dans un pain de type pita bien moelleux. Alors que plusieurs font la file d’attente pour les saucisses « douces » qui sont les plus populaires, Marie-Pier et moi nous lançons à l’attaque de la saucisse « piquante » et, franchement, nous ne sommes pas déçues de l’audace.
Après ce repas copieux, nous avons droit à un sorbet d’argousier à titre de dessert. Un pur délice, gracieuseté des Jardins Zone Orange. Franchement, ce fut mon coup de cœur culinaire de cette randonnée gourmande. Un mélange parfait du parfum tropical de la mangue avec le côté acidulé de la canneberge… Exquis! Le dernier kiosque que nous visitons est celui de l’entreprise Les ânes en culotte, qui nous offre un échantillon de savon fait à partir de lait d’ânesses. Je perçois cette dernière offrande au premier degré, comme une incitation à cette douche qui ne saurait attendre, après une journée de transpiration considérable et plusieurs passages dans la boue.
Ce n’est pourtant pas la douche qui suivit la fin de cette randonnée, mais plutôt la rivière. Après un voyage en autobus jaune pour revenir à notre point de départ – d’ailleurs j’étais euphorique d’embarquer à nouveau dans un autobus jaune après toutes ces années – j’eus la bonne idée de demander au conducteur quel était le meilleur endroit pour se baigner dans les parages. Il m’indiqua alors une petite descente à la rivière Saint-François où, effectivement, quelques locaux se prélassaient au soleil. Une baignade en eau vive bien glacée pour se redonner un peu de vigueur avant les deux heures de route requises pour rentrer à Montréal : une nécessité.
La morale de cette histoire : n’oublie jamais ton costume de bain!