PARLER MÉTÉO N’AURA JAMAIS ÉTÉ AUSSI ACTUEL
Avez-vous déjà entendu le terme small talk? Cet anglicisme, largement utilisé pour qualifier une discussion en surface avec des inconnus, est essentiellement associé à un thème : la météo. Et si parler de la pluie et du beau temps n’était pas une discussion si superficielle que ça?
Et si je vous disais qu’en 2017, les dossiers d’actualité ayant traité des conditions météorologiques difficiles ont cumulé plus de 18% du poids médiatique au Canada?
Les ouragans Irma, Harvey et même Florence à l’automne 2018 ont captivé les médias d’Amérique du Nord. Et les inondations? Dans l’Ouest canadien et l’Est également, les dommages ont été terribles. Et bien sûr, comment passer outre les énormes tempêtes de neige qui paralysent littéralement les déplacements partout au Québec et au Canada ?
La météo n’est pas un sujet anodin. Même, si on y pense un peu, on comprend vite que derrière ces catastrophes naturelles se cache un sujet bien moins léger : l’urgence climatique.
Bien que l’Accord de Paris sur le climat fut un événement historique pour la cause environnementale, signé par plus de 197 pays, le constat aujourd’hui est loin d’être reluisant. Depuis sa signature le 12 décembre 2015, 147 pays ont ratifié leur participation. Plus récemment, en 2018, la COP24 s’est conclue en Pologne. Les quelque 200 participants, issus de partout dans le monde, ont révisé et discuté plusieurs aspects de cet Accord sur le climat visant à contrer le réchauffement climatique.
Le 10 novembre 2018, à Montréal, la Grande Marche pour l’environnement a rassemblé près de 50 000 personnes grâce au collectif La planète s’invite au Parlement.
Quelques jours plus tôt, le Pacte pour la transition a cumulé plus de 150 000 signatures d’individus prêts à poser des gestes concrets pour le climat. Il visait un million de signatures.
Ça fait beaucoup de chiffres, vous direz-vous. Oui, ce ne sont que des chiffres; et pourtant, d’innombrables actions peuvent être entreprises pour faire une différence afin de préserver nos lieux préférés : les sentiers, les cours d’eau, les montagnes, les étangs, les vallées, les champs, les forêts…
Ça commence par la gestion des déchets, et la meilleure façon de le faire : c’est de les diminuer. En utilisant des sacs de tissu pour transporter les mélanges de noix, par exemple. Encore mieux, il est possible d’obtenir ces collations (fruits séchés, noix, boules d’énergie) à partir d’une boutique en vrac, de plus en plus nombreuses partout au Québec.
Et pourquoi ne pas opter pour des transports actifs comme la marche, le vélo ou même la course dans la routine de la semaine? C’est une initiative qui, en plus de désengorger les routes, a un impact positif sur le corps et l’esprit. Il est aussi possible d’adopter le transport en commun et le covoiturage vers les lieux de pratique, en ville ou même à l’extérieur de notre région. C’est surprenant de voir à quel point de petits efforts peuvent rapidement se transformer en habitudes.
Ce ne sont que des petits exemples d’initiatives et de compromis qui peuvent faire une différence sur notre façon de consommer et, par conséquent, de vivre les uns avec les autres. Chez Rando Québec, nous croyons en la force de la communauté. Nous cherchons à nous entourer de plus de leaders positifs et de partenaires proactifs pour la protection de l’environnement dans le but de continuer à inspirer les randonneurs dans une pratique Sans Trace.
À notre manière, nous nous ajustons le mieux possible à cette réalité indéniable. C’est pourquoi nous avons dernièrement changé notre page de couverture pour un papier entièrement recyclé. Nous avons également diminué le nombre de pages. Tous les employés de Rando Québec utilisent le transport en commun et le transport actif pour venir au bureau durant les quatre saisons. Lors de déplacements d’affaires, nous optons le plus souvent possible pour des véhicules de location hybrides ou encore entièrement électriques.
En conclusion, s’il vous plaît, continuons à parler de météo. Continuons à nous attarder à notre environnement et à la température, aux pluies trop nombreuses ou trop absentes, à la chaleur trop intense ou au froid sibérien qui affectent notre quotidien. La météo n’est pas un small talk.
Dominique Caron
Après un baccalauréat en communication, Dominique flirte longtemps (et encore aujourd’hui) entre le monde du plein air et de la culture. D’origine abitibienne, c’est à Montréal qu’elle complète son DESS en journalisme et se lance dans la belle aventure de la vie de pigiste. Elle pratique aussi la photographie, d’ailleurs ses amis lui reprochent souvent de prendre un peu trop de photos (et de poser trop de questions) Dominique est responsable du contenu chez Rando Québec.