Se sentir comme à la maison en forêt, ça part avant tout de l’intérieur, mais se doter d’équipement bien adapté à nos besoins et notre niveau de confort aide grandement à apprécier l’expérience!
Il y a autant de combinaison de sac à dos qu’il y a de randonneurs, mais quand vient le temps de sélectionner notre équipement idéal, voici quatre grands principes à appliquer : sécurité, légèreté, durabilité et simplicité
Sécurité: modeler son sac selon le terrain et l’environnement dans lequel on s’aventure.
On ne le répètera pas assez; c’est vital de connaître et d’être préparé à toutes les possibilités de climat et de terrain de la région dans laquelle on décide de s’aventurer. On dit souvent d’éviter de trainer nos peurs sur notre dos, et pour alléger notre sac, c’est en effet la clé. Mais en se posant la question “En ai-je vraiment besoin?”, une seconde question devrait s’imposer avant de mettre l’objet de côté: “Et si je n’ai pas cet item, est-ce que ma vie peut être mise en danger?” Si la réponse est oui; hop dans le sac!
Crédit photo : Catherine Turgy
Légèreté: un dos heureux pour une randonnée heureuse.
C’est en effet un aspect très important qui pourrait vous éviter une randonnée teintée par une douleur constante et des blessures aux genoux, pieds, dos, épaules et hanches. En début de saison et lorsque ça fait longtemps que je n’ai pas randonné sur plusieurs jours, il y a toujours un 2 jours d’adaptation sur les sentiers avant que le poids de mon sac ne se fasse plus sentir et que je ne fasse plus qu’un avec lui.
Dans la quête pour construire sa maison sur son dos, on entend souvent parler de poids de base ou “base weight”. Il s’agit du poids de votre sac à dos excluant ce que vous portez sur vous (vêtements, souliers, pôles) et excluant également ce que vous apporterez comme consommables tels qu’eau, nourriture et carburant. Il n’y a pas de poids de base parfait à atteindre, tout est dans l’équilibre entre sécurité et confort! Une tonne de vidéos circulent sur internet et les médias sociaux débordent de trucs et astuces pour réduire le poids sur nos épaules. Mais à mon humble avis, bien se connaître pour faire des choix en fonction de notre propre degré de confort est plus important que de se conformer à tout prix à la mode de l’ultra-léger.
Le poids maximum: une bonne règle générale à suivre est celle du 1/4: pour éviter les blessures sur le long terme, ne jamais porter un poids total (poids de base + eau + nourriture et consommables) de plus de 25% de notre propre poids santé.
Le poids minimum: avec la montée en popularité de l’ultra-léger et les nouvelles technologies en termes de matériaux et de design d’équipement de randonnée, le poids minimum atteignable est repoussé à des niveaux record! On voit de plus en plus des poids de base avoisinant les 6 à 10 lbs pour des périples en autonomie sur plusieurs jours. Lorsqu’on débute dans le monde de la longue randonnée, il est normal d’avoir un poids de base plus élevé, le temps de trouver son propre équilibre de confort et d’expérimenter plusieurs pièces d’équipement. Mais lorsque le budget le permet, il est également facile de tomber dans le piège de l’ultra-léger à tout prix, et c’est ici que le confort et la sécurité peuvent rapidement s’en retrouver menacés…
Crédit photo : Catherine Turgy
On peut lire bon nombre de récits de marcheurs ultra-légers qui vécurent de froides et longues nuits, frôlant l’hypothermie pour sauver quelques grammes.
Durabilité: consommer moins, consommer mieux.
Les sites d’achat en ligne regorgent d’équipement de randonnée peu coûteux. Ça peut sembler un choix alléchant et facile lorsqu’on débute, mais il est sage de faire ses recherches avant de cliquer sur le panier et d’importer des items qui vous décevront peut-être et encombreront vos placards après avoir voyagé des milliers de kilomètres jusqu’à votre porte.
À l’autre extrême, ça n’est pas parce que c’est cher que c’est durable! Gardez toujours en tête que légèreté rime souvent avec fragilité. Si vous êtes prêts à prendre les précautions nécessaires et traiter votre matériel comme un trésor précieux, vous trouverez certainement votre bonheur dans les matériaux ultralégers et ils pourront sans doute vous survivre des années! Mais si vous êtes plutôt du genre à faire la vie dure à votre équipement de randonnée ou êtes parfois maladroits, ne lésinez pas sur sa fiabilité et optez plutôt, moyennant un léger sacrifice de poids, pour des matériaux plus résistants et étanches sur lesquels vous pourrez compter tout au long de vos aventures.
Un aspect qu’on oublie souvent quand l’emballement du magasinage d’un nouvel équipement nous submerge: sa facilité de réparation. Si on n’a ni les connaissances ni les ressources pour entretenir et réparer ce qu’on est sur le point d’acheter, l’article risque de finir aux poubelles suite à sa première mésaventure. Se renseigner auprès des marques sur leurs politiques de garanties et acquérir les connaissances nécessaires pour réparer son équipement soi-même nous assurera beaucoup d’économies et en prolongera la durée de vie!
- Recherche, recherche, recherche! Peser le pour et le contre (et le poids!) de chaque morceau avant d’en faire l’acquisition.
- Se tourner vers la location, le matériel usagé ou emprunter à son entourage plutôt que d’acheter du matériel neuf à bas prix (ou très cher!) qui ne vous donneront pas nécessairement de belles expériences.
Le bonheur est dans la simplicité!
Crédit photo : Catherine Turgy
Quelques trucs qui me permettent de garder ça simple:
- N’avoir rien qui pendouille en dehors de mon sac. Ça m’évite d’endommager ou de perdre des items par accident et rend la marche plus zen, sans accrochages et sans le bruit des objets qui frottent et claquent au rythme de mes pas.
- Garder au minimum le nombre de sacs et de compartiments: je garde mon sac de couchage et mes vêtements secs dans le même sac de compression (le seul que j’ai!) et le reste est classé par thématique et rangés dans un ordre précis selon ce que j’aurai besoin d’avoir accès ou pas durant la journée.
- Je garde seulement mes collations et mon lunch du jour accessibles à ma ceinture pour ne pas avoir besoin d’ouvrir mon sac durant le jour. Mon eau est également accessible sans avoir besoin d’aide ou de retirer mon sac pour boire. C’est important d’y penser lorsqu’on sélectionne son sac à dos!
- De petites astuces et gadgets légers pour éviter les nœuds ou les méthodes d’attache compliqués pour monter mon abri. Lorsque j’ai les mains froides et gauches, avec la fatigue en fin de journée ou sous l’averse, ça me sauve le moral! À prendre en considération dans le choix de l’abri.
- Pas de vaisselle; pas de flafla! Manger à même les sachets de nourriture si possible, n’avoir qu’un seul ustensile, utiliser mon unique chaudron pour tout faire afin de limiter au minimum les items à trimballer et à nettoyer. Ça sauve du temps et ça évite aussi d’avoir à utiliser en nature du savon tout usage biodégradable.
- Soyez paresseux
Choisir un inventaire simple à utiliser, en maîtriser l’utilisation et l’organisation dans mon sac, ça me permet de m’y retrouver rapidement, de réduire ma charge mentale et de sauver du temps et de l’énergie que je peux passer plutôt à contempler la nature qui m’entoure en me reposant le corps et l’esprit.
En conclusion, s’il est une aventure en soi de sélectionner l’équipement idéal pour vos randonnées, rappelez-vous toujours que le sac est aussi unique que la personne qui le porte!
Bon à savoir : Maintenant que votre sac est prêt, il ne vous reste plus qu’a préparer votre itinéraire et vous assurer de ne rien oublier. Pour vous aider, Rando Québec a combiné une foule d’informations utiles dans sa “Trousse du randonneur”.
Catherine Turgy
Marcheuse de longue distance, Catherine est capable d’user 3 paires de souliers en un seul été et de manger pour 3 lorsqu’elle vit sur les sentiers. De par sa profession en conception de produits, elle cherche toujours à simplifier et améliorer son équipement et est toujours partante pour partager ses astuces et connaissances. Elle a un radar pour les petits détails que la nature met sur son passage et n’hésite pas à s’arrêter pour observer chaque petit insecte qui croise son chemin. Ses pieds ont foulé les 46 sommets des Adirondacks et parcouru de nombreux chemins dans les Appalaches, à la marche comme à la course, mais c’est le Sentier National au Québec qui occupe la plus grande place dans son cœur de randonneuse.
1 commentaire
Merci bel article facile à lire
Cela donne le goût de se lancer dans de plus longues randonnées
J’ai appris à vous connaître dans vos revues reçues dans ma bibliothèque