Cet article a été écrit au début de l’année 2021. Les mesures en lien avec la COVID-19 décrites dans le contenu sont susceptibles d’avoir évolué et peuvent ne plus être d’actualité. Avant de vous rendre sur ce lieu de pratique, renseignez-vous sur la situation et les mesures en cours.
Mon conjoint, nos 3 filles et moi-même étions censés faire une expédition en raquettes pour une durée de 4 jours sur le sentier des Caps du 27 au 30 décembre dernier. Malheureusement, le soir de Noël, la COVID est venue frapper à notre porte et nous avons dû annuler notre réservation. Une de nos filles avait eu un petit rhume une semaine avant et avait passé un test par prévention. Résultat : positif!
Aucun de nous avons été contaminés par le virus, mais nous avons dû nous isoler à notre tour. Nous étions tous terriblement déçus! Mais quand nous avons vu la quantité de pluie et les inondations qui ont eu lieu dans cette région à ce moment-là, nous étions presque soulagés de ne pas y être! Après notre période d’isolation, je me suis quand même reprise pour un séjour de 2 jours à la SEPAQ du Mont Mégantic, en compagnie de ma fille Mégan. C’était la première fois qu’elle faisait une sortie hivernale de plusieurs jours en sac à dos.
Sachez qu’en temps de COVID, les sentiers sont accessibles à tous en respectant le 2 mètres de distanciation. Les refuges peuvent être réservés par une bulle familiale seulement, entre 16 heures et 9 heures, et le couvre-feu doit être respecté. Une table et 4 chaises sont disponibles pour les usagers qui dorment en refuge et sont entreposées dans la chambre qui leur est attribuée. De plus, certains refuges sont accessibles au public pendant la journée, entre 10 heures et 15 heures, pour une durée d’environ 15 minutes. Ceux-ci sont désinfectés à tous les matins et fins d’après-midi avant la prise de possession des usagers. Le port du masque est requis, sauf si de la nourriture est consommée. Les toilettes sèches sont aussi accessibles et il est recommandé d’apporter votre propre désinfectant à main.
Notre séjour commence à midi avec l’ascension du Mont Notre-Dame, direction le refuge de la Grande-Ourse. Il n’y a pas assez de neige pour porter les raquettes, mais les crampons sont requis et les paysages sont jolis. Plus nous montons, plus les arbres sont givrés et chargés de neige! Arrivées à notre refuge, nous en profitons pour faire une petite pause bouillon de poulet et pour nous délester d’un peu de poids de nos sacs à dos. Nous poursuivons notre randonnée vers le sommet du Mont Mégantic via la Voie-Lactée. La montée est un peu plus abrupte, mais les arbres sont magnifiques! Nous atteignons le sommet vers 16h30 et il commence à neiger. Comme nous ne voulons pas arriver trop tard au refuge, nous repartons tout de suite et la descente se fait à la lampe frontale; c’est magique! Nous avons fait une belle journée de 14,75 km.
Notre refuge est très spacieux et confortable. Parce que nous sommes en temps de COVID, nous sommes seules à l’occuper. Pour votre information, vous devez apporter vos chaudrons, gamelles, bougies, brûleur, etc. Seuls les matelas de lit et une corde à linge sont inclus. Fait à noter : le refuge est très bien isolé et le petit poêle à bois est très performant. Il est donc préférable de ne pas mettre trop de bois à la fois, sinon vous perdrez le contrôle et il fera très chaud dans le shack! Par chance, le refuge est pourvu de fenêtres et les chambres sont séparées de l’aire commune, ce qui permet de dormir un peu plus au frais!
Lever à 7h30 le lendemain, popote, gestion de l’eau (il y a un ruisseau à proximité) et départ à 9h15 vers le Mont-St-Joseph via le Pic des Crépuscules. Nous aurions pu passer par le Mont Victoria et ajouter 2,4 km à notre randonnée, mais comme nous devons être de retour à Sherbrooke tôt en après-midi et décidons de prendre un petit raccourci. Le sentier sur la crête du Mont-St-Joseph est magnifique ; il y a un peu plus de neige au sol et dans les arbres. Nous prenons une pause au refuge des Pèlerins et observons les Mésangeais du Canada. Il neige et nous avons une vue partielle sur les montagnes en contrebas. Notre excursion se termine tout en descente sur 3,7 km vers le centre d’accueil, pour un total de 10,78 km. Sur notre route, nous avons croisé plusieurs personnes et toutes étaient très respectueuses des consignes sanitaires. Même s’il fut de courte durée, notre séjour fut très agréable!
Donc, pour ceux et celles qui se demandent comment se passe la randonnée avec coucher en refuge en ces temps un peu plus difficiles, sachez qu’il est relativement facile de pratiquer votre passe-temps favori. Il s’agit de bien se préparer et de s’informer avant le départ, de respecter les consignes et les autres usagers, de profiter des magnifiques paysages de notre région et de savourer le moment présent!
Sonia Royer
Chargée de projets en architecture pendant plus de vingt ans, c’est à la suite d’un trek sur le GR20, en Corse, qu’elle a décidé de réorienter sa carrière vers ce qui la passionnait le plus : la randonnée pédestre. Maintenant détentrice d’un baccalauréat en intervention plein air, elle a travaillé en tant que coordonnatrice aux activités pour les Sentiers de l’Estrie, a guidé à l’Auberge de montagne des Chic-Chocs et a participé à divers projets tels que Le Double défi des deux Mario et Expédition Évasion avec La fondation sur la pointe des pieds. Ses projets professionnels et personnels l’ont menée à randonner sur de nombreux sentiers du Québec et des États-Unis, sur l’Île du Cap-Breton, à travers les nombreux parcs nationaux de l’Ouest Canadien, à traverser la West Coast Trail et le Wind River Range au Wyoming.
Son prochain gros défi : Traverser la Continental Divide Trail (CDT) en 2021 et partager avec vous ses trucs et ses aventures!