Chaque fois que la porte du chalet s’ouvre, l’odeur indescriptible de la mer me rappelle que je suis ailleurs. Quelque part où on côtoie le fleuve Saint-Laurent jour après jour, au rythme des marées, aux sons des vagues et des chants d’oiseaux.
Texte et photos : Dominique Caron
C’est la mi-mai lorsque j’arrive dans le bas du fleuve, après quelques heures à côtoyer l’estuaire du Saint-Laurent sur la route. En chemin, je constate qu’il reste encore des tas de neige, que la pluie et le soleil devraient bientôt effacer. Enfin, voilà que se dresse le décor extérieur du parc national du Bic, tout près de Rimouski, une destination incontournable.
Faune locale
Les rencontres se multiplient sur les routes du parc. D’abord, un petit renard avec sa prise à la gueule, une perdrix en l’occurrence. Puis un cerf de Virginie (bientôt 2 puis 3!) et finalement un joli lièvre tout près du chalet EXP, situé en bordure de la baie des Cochons. Bien sûr, il est trop tôt dans la saison pour observer le phoque commun et le phoque gris, qui rejoignent les anses. Cependant, le printemps recèle d’autres avantages, comme celui de pouvoir admirer ces magnifiques paysages que pour soi. En effet, je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de petits groupes que j’ai croisés : très peu. Un autre avantage, et non le moindre, est l’absence de moustiques! Les nuits sont encore trop fraîches pour leur permettre de se multiplier.
Les journées rallongent et le soleil ne se couchera pas avant 20 h. Même à mon arrivée tardive, il me reste suffisamment de temps pour explorer le sentier du Chemin-du-Nord : une marche facile sur un terrain plat suivant le littoral. Le sentier mène au site du Cap-à-l’Orignal, une magnifique pointe rocheuse au pied d’une paroi impressionnante avec, en arrière-plan, la mer et le soleil. Ce cap marque également le début d’un autre sentier : le Grand-Tour, accessible seulement à marée basse. C’est un sentier hors piste, qui ne suit donc pas de tracé. On marche plutôt sur la grève, entre les pierres et le roc. Cependant, si la marée est haute, il faut alors faire marche arrière et revenir au stationnement de la ferme Rioux, où tout a commencé 2 km plus tôt.
En revenant, on repasse par les bâtiments historiques en bordure du sentier et par les baies aux noms multiples, avec leur rivage et leurs galets, tantôt couvertes d’algues, toujours accompagnées de l’indescriptible odeur de la mer. L’air salin est inévitablement accompagné des sons de la mer : le chant des goélands, le clapotis de l’eau et le doux son des vagues qui glissent sur les rives sableuses.
Baie-du-Ha-Ha!
On y passe rapidement en voiture depuis le secteur du Tombolo vers la ferme Rioux. Le paysage a des airs de carte postale alors que le soleil descend tranquillement se coucher.
La Pointe-aux-Épinettes
Pour profiter du coucher du soleil, on me conseille à l’accueil d’opter pour la Pointe-aux-Épinettes. L’accès à ce belvédère ne prend que quelques minutes, mais il faut monter plusieurs dizaines de marches pour arriver au point de vue, où une tout autre perspective s’offre aux yeux.
En juin, les phoques viennent ici donner naissance à leurs petits. C’est un des nombreux endroits dans le parc pour venir observer la faune locale. Au printemps, il est également possible d’entendre ou de voir le magnifique Eider à duvet, tout comme une colonie d’oiseaux de proie en pleine migration.
L’île aux Amours (à marée basse)
Le lendemain matin, après un café au chalet, je m’apprête à explorer un autre secteur du parc. Malheureusement, le sentier des Murailles ainsi que La Citadelle sont encore fermés. La neige et l’état du sentier sont trop incertains, m’apprend-on à l’accueil du parc. La conseillère me recommande plutôt de profiter de la marée basse pour aller faire une excursion sur l’île aux Amours, située près des sites de campement en yourte.
Cette courte randonnée débute sur une langue de sable qui mène à une petite île, avant d’entrer en forêt pour traverser de l’autre côté. On arrive alors sur une rive rocheuse qui contraste avec le décor précédent. En 30 minutes, on passe d’une plage de sable à une forêt, puis à un rivage bordé de gros cailloux. C’est assurément un sentier qui gagne à être exploré!
Dominique Caron
Après un baccalauréat en communication, Dominique flirte longtemps (et encore aujourd’hui) entre le monde du plein air et de la culture. D’origine abitibienne, c’est à Montréal qu’elle complète son DESS en journalisme et se lance dans la belle aventure de la vie de pigiste. Elle pratique aussi la photographie, d’ailleurs ses amis lui reprochent souvent de prendre un peu trop de photos (et de poser trop de questions) Dominique est responsable du contenu chez Rando Québec.