Le changement de couleur des feuilles des arbres est l’un des plus beaux spectacles que nous offre l’automne. L’envers de la médaille est qu’une fois tombées, cela fait beaucoup de feuilles à ramasser. Si vous faites partie des personnes qui aimeraient bien éviter cette corvée éreintante, Conservation de la nature Canada (CNC) a un conseil écolo pour vous : laissez votre râteau dans la remise et les feuilles au sol!
Selon l’organisme à but non lucratif, ne pas ramasser les feuilles est un petit geste de conservation qui peut favoriser la biodiversité sur votre terrain de bien des manières. Alors que les oiseaux et papillons migrateurs s’envolent vers le sud, de nombreux insectes, dont des pollinisateurs, ainsi que d’autres espèces sauvages, s’installent dans votre cour pour l’hiver et ne refuseraient certainement pas un petit coup de pouce de votre part.
Le journaliste spécialisé en écologie Pierre Gingras a également expliqué sur les ondes de Radio-Canada pourquoi certains citadins devraient plutôt continuer à ramasser les feuilles mortes sur le sol.
Selon Dan Kraus, biologiste principal en conservation à CNC, un tapis de feuilles mortes peut fournir un habitat important à de nombreuses espèces qui pourront s’y réfugier pour l’hiver.
« Les animaux que l’on trouve dans nos cours arrière, comme les crapauds, les grenouilles et de nombreux pollinisateurs, vivaient autrefois dans des forêts et ont évolué pour hiberner sous les feuilles mortes, explique M. Kraus. Ces feuilles constituent une couche isolante qui protège ces animaux des grands froids et des fluctuations de la température durant les mois d’hiver. »
Un autre aspect avantageux de cette pratique est qu’elle permet d’améliorer le sol. M. Kraus souligne qu’en se décomposant, les feuilles se transforment en un paillis naturel qui contribue à enrichir le sol. D’épais tas de feuilles peuvent étouffer la pelouse et les plantes se trouvant en dessous, mais une mince couche de feuilles peut être bénéfique pour la santé de votre pelouse et de votre jardin.
En se décomposant, une partie du carbone contenu dans les feuilles est emmagasinée dans le sol, faisant de votre cour un puits de carbone. « Même si c’est une excellente chose que des Villes font la collecte des feuilles pour les composter, la manière la plus écoénergétique de procéder est de permettre à la nature de suivre son cours en laissant les feuilles mortes à même le sol », explique M. Kraus.
Et il n’y a pas que les feuilles qui sont indispensables aux espèces qui passent l’hiver dans votre cour : « Les tiges de végétaux et branches mortes constituent également des habitats pour de nombreux insectes, affirme Dan Kraus. En éliminant tout ça de nos cours et jardins, nous privons les espèces indigènes qui vivent à nos côtés des habitats d’hivernage dont elles pourraient avoir besoin. »
« Les oiseaux, qu’ils soient migrateurs ou non, peuvent aussi profiter de votre jardin en hiver. En effet, les fruits et les graines qui restent sur les fleurs, ainsi que les buissons, représentent une source d’alimentation d’une grande importance qui permet à de nombreux oiseaux chanteurs, comme les chardonnerets, les geais et les mésanges, de traverser l’hiver. Fournir des habitats d’hiver aux oiseaux et insectes indigènes est tout aussi important que de leur fournir nourriture et abri pendant le printemps et l’été. »
CONSERVATION NATURE CANADA (CNC)
Chef de file en conservation de terres privées au Canada et organisme sans but lucratif,
Conservation de la nature Canada (CNC) oeuvre à la protection de nos milieux naturels les plus
précieux et des espèces qu’ils abritent. Depuis 1962, CNC et ses partenaires ont contribué à la
protection de 14 millions d’hectares d’un océan à l’autre et à l’autre, dont près de 48 000 au
Québec. Pour en savoir plus : conservationdelanature.ca