Cet article est initialement paru dans la revue de printemps 2022. Cliquez-ici pour vous la procurer.
Quand on pense à Tremblant , on pense au Casino, à la station de ski, à la montagne du Mont-Tremblant, aux nombreux commerces et restaurants de cette ville hautement touristique. Mais ce nom devrait aussi faire écho au doyen des parcs nationaux du Québec : le parc national du Mont-Tremblant.
Depuis sa création en 1895, le parc a bien changé. Il a évolué et diversifié ses activités qui sont aujourd’hui organisées à l’année sur son vaste territoire de 1510 km2. Grandement associé à la région des Laurentides, le parc a pourtant un pied dans la région lanaudoise. Calme et magnifique, le secteur Pimbina situé tout près du village de Saint-Donat est un coin à découvrir. C’est là que nous avons inauguré le printemps, dans un petit chalet en forêt.
Lors de notre visite, c’est l’équinoxe du printemps et la température est parfaite. Les raquettes restent dans le coffre de la voiture, mais pas les crampons! Non seulement les journées rallongent, mais le couvre-feu aussi est repoussé à 21 h 30 au lieu de 20 h. Nous commençons par nous installer dans un chalet Compact qui est très minimaliste (comme le laisse entendre son nom). C’est parfait pour nous, car nous ne comptons pas nous éterniser à l’intérieur. On vient tout juste d’arriver, il est 16 h, mais nous avons encore quelques heures de clarté devant nous. Notre première soirée débute sur le sentier de la Chute-aux-Rats. Plutôt plat (25 mètres de dénivelé), il offre plusieurs points de vue sur les lacs Provost et Lavoie, mais le principal attrait est la chute. Nous pouvons l’entendre couler sous l’épaisse couverture de neige et de glace. Quelques trous par-ci par-là nous permettent d’apercevoir l’eau qui circule vivement. L’aller et le retour nous fait un bon 9,4 km au compteur. Nous revenons à notre chalet afin de nous reposer pour demain, pour la randonnée des sentiers hivernaux de L’Envol (4,6 km) et du Mont-des-Cascades (8,8 km).
Heureuse d’un printemps…
Les vaccins ont commencé à être distribués parmi la population plus âgée. Les activités de groupe en extérieur sont de nouveau permises, et ça paraît! Nous croisons plusieurs groupes d’amis venus marcher ensemble lors de notre journée de randonnée qui est restée peu achalandée dans l’ensemble. Nous avons pu observer un pic mineur qui s’en donnait à cœur joie dans un vieux bouleau jaune tordu. La journée est ensoleillée et les rayons lumineux se taillent un chemin à travers la forêt d’arbres dénudés. Nous prenons une pause au soleil sur la large terrasse du refuge le Geai Bleu avant d’entamer la montée vers le Mont-des-Cascades. (Psst! Le parcours du Mont-des-Cascades est uniquement offert en hiver et en raquette. À notre passage, le sentier était encore accessible grâce au couvert neigeux, mais nous n’avons pas eu recours aux raquettes, seulement aux crampons. Informez-vous à l’accueil.)
Notre parcours a littéralement été une suite de magnifiques points de vue très variés sur la région : en bordure d’un lac, du haut d’un belvédère ou sur une pointe rocheuse. La journée s’est achevée autour d’un feu, notre premier depuis très longtemps, accompagné par le lent coucher du soleil qui ajoute des teintes d’orange sur la forêt et le lac qui se dessine derrière.
Dans ce décor enchanteur (et les promesses de vaccination massive laissant entrevoir la reprise d’une vie simili-normale), nous nous sommes dit que nous allions nous souvenir de cet équinoxe de printemps. En parlant avec Bertrand à l’Accueil du secteur Pimbina, j’apprends combien l’achalandage a été incroyable cette année 2021, mais il m’a confié aussi s’ennuyer des discussions avec les visiteurs. Les transactions uniquement informatisées ont limité les contacts entre les employés et les clients. J’espère que Bertrand aura une belle saison 2022, tout comme le reste du monde, dans une ambiance presque normale.
Le saviez-vous? Créé en tant que réserve forestière sous le nom de Parc de la Montagne-Tremblante en 1894, le territoire devait initialement accueillir la construction d’un… sanatorium! Ce type d’établissement médical était spécialisé dans le traitement de la tuberculose, qui faisait des ravages au 19e siècle. En 1867, la tuberculose était la première cause de décès au Canada. Les sanatoriums permettaient d’isoler les malades, mais on les soumettait aussi à un traitement naturel en les exposant le plus souvent à de l’air frais. Vous devinerez que ce projet de sanatorium n’a jamais pris place, mais c’est intéressant de faire un rapprochement entre la pandémie de COVID-19 et le rôle bénéfique du plein air dans cette période difficile.
Dominique Caron
Après un baccalauréat en communication, Dominique flirte longtemps (et encore aujourd’hui) entre le monde du plein air et de la culture. D’origine abitibienne, c’est à Montréal qu’elle complète son DESS en journalisme et se lance dans la belle aventure de la vie de pigiste. Elle pratique aussi la photographie, d’ailleurs ses amis lui reprochent souvent de prendre un peu trop de photos (et de poser trop de questions) Dominique est rédactrice en chef de la revue Rando Québec.