Comme beaucoup, je n’ai pu profiter que très peu du Québec au cours de l’année 2020. Du moins, pas autant que je l’aurais souhaité. Arrivé au Québec quelques mois avant qu’une pandémie mondiale ne mette le monde à l’arrêt, je n’ai eu qu’à de rares occasions la possibilité de m’évader de Montréal et me rapprocher de la belle nature québécoise qui fait rêver le jeune immigré que je suis.
Mon premier hiver québécois s’est principalement fait en ville. Un peu contrarié à l’idée d’en vivre un deuxième similaire, j’ai pris la décision de m’offrir quelques jours de vacances hors de la ville, faire des raquettes et en profiter pour découvrir un nouveau coin que je n’aurai jusqu’alors pas eu la chance de découvrir. Et les possibilités étaient nombreuses.
Rapidement, une destination est sortie du lot : la région Chaudière-Appalaches. Pour être honnête, ce coin du Québec ne m’a jamais fait totalement rêver. Naturellement, j’ai toujours été attiré par des régions plus “connues et touristiques”, sans doute ayant été influencé par les médias sociaux et les récits de randonneurs qui n’ont de cesse de vanter les charmes de ces régions. La Gaspésie et Charlevoix en tête du classement.
Pourtant, grâce à mes recherches, j’ai rapidement découvert une région du Québec qui a beaucoup à offrir aux amateurs de plein air, été comme hiver. Il suffit d’ailleurs de faire un tour sur le site officiel de la région pour se rendre compte de toutes les possibilités. C’est avec une grande envie que, accompagné de ma copine, nous avons mis le cap vers cette région où nous comptions enfin profiter d’un vrai hiver québécois (adapté à la pandémie).
Le parc régional Massif du Sud, une destination touristique au coeur de la forêt
Une simple recherche sur Google et quelques minutes passés sur Balise Québec m’ont suffit pour trouver le lieu de la première étape de mon parcours : le parc régional Massif du Sud.
Situé à 1h de route de Québec et environ 4h30 de Montréal, le parc possède environ 70 kilomètres de sentier dont la grande majorité reste accessible en hiver. En plus d’offrir de belles pistes réservées aux raquettes, il propose des parcours réservés aux fatbike, ces vélos à pneus surdimensionnés, ou encore aux amateurs de ski. Bref, il y en a pour tous les goûts!
L’accueil du parc régional du Massif du Sud
Nourriture, équipement pour la nuit et raquettes sur le dos, nous posons nos valises au refuge des cascades, l’un des refuges que le parc met à disposition des visiteurs et que nous avions réservé quelques semaines auparavant. Ces hébergements sont uniquement dédiés aux locataires : ils ne sont pas ouverts au public durant la journée.
On y retrouve là tout ce dont nous avions rêvé avant de prendre la route quelques heures plus tôt : le calme, un retour à la simplicité et l’immersion au cœur de la nature. Après un rapide tour de notre lieu de repos pour ces 3 prochaines nuitées, nous installons nos affaires et nous nous projetons dans nos belles randonnées à venir.
Sentier de la crête des Grives : on déconnecte!
Quel plaisir de se réveiller avec en tête l’idée d’une journée sur les sentiers. C’est justement ce qui nous attend en cette première journée de notre séjour. Repéré sur Balise Québec et conseillé à notre arrivée par une employée du parc, notre objectif du jour est le sentier de la crête des grives, un parcours de 11 km peu fréquenté à travers forêt ancienne et cours d’eau.
Le panneau depuis lequel nous amorçons notre randonnée
N’ayant pas neigé depuis quelques jours, les sentiers du parc sont plutôt tapés lors de notre passage. Durant la première section de notre sentier du jour, seules les bottes suffisent. Mais rapidement les crampons deviennent nécessaires afin d’éviter quelques glissades et se retrouver les jambes en l’air. Crampons aux pieds et raquettes sur le dos, nous entamons l’ascension de la montée qui nous conduira au sommet de la crête des Grives, apparemment l’un des plus beaux points de vue que le parc offre. Nous avons hâte, mais le sommet n’est pas notre réel objectif du jour : plus que tout, nous souhaitons profiter du cadre dans lequel nous avons la chance de marcher et dont notre quotidien au cours des derniers mois nous a parfois fait oublier l’existence. On se sent enfin respirer!
Au fil de l’ascension, le décor change et la neige semble de plus en plus présente sur les branches des arbres. A travers celles-ci, on peut parfois voir le paysage qui se dessine à mesure que l’on prend de la hauteur.
Nous voilà au sommet. Et les quelques heures de marche pour s’y rendre en ont valu la peine : la vue est sublime. Des mésangeais du Canada sont là pour nous accueillir et nous féliciter de notre belle ascension.
Photo 1 : Les mésangais qui nous reservé le plus bel accueil / Photo 2 : la vue depuis le sommet
Les yeux remplis de belles images et les têtes complètement décoiffés par le vent intense qui sévit au sommet, nous entamons la redescente. Au loin, le ciel se couvre et semble annoncer l’arrivée (très) prochaine de la neige. Nous serons finalement au refuge en début d’après-midi et profiterons du restant de la journée pour nous détendre.
Le parcours des ravages
Après la belle randonnée de la veille, nous entamons la deuxième journée bien motivés. Nous savons que nous allons de nouveau pouvoir nous immerger au sein de cette forêt et profiter une nouvelle fois de la neige.
La neige de la veille, qui aura finalement duré plusieurs heures, aura laissé une belle épaisseur blanche sur les sentiers tapés. Bonne nouvelle pour nous, donc, car nous allons enfin pouvoir utiliser nos raquettes!
Le sentier suit durant quelques centaines de mètres le sentier que nous avons emprunté la veille. Mais rapidement nous arrivons à une intersection, chaussons nos raquettes et posons nos premiers pas sur le sentier des ravages. Ce sentier d’un peu plus de 9 km traverse une zone de “ravage”, un terme couramment utilisé au Québec pour désigner les aires où se concentrent les cervidés durant la période hivernale.
Sur le sentier des ravages
C’est donc avec l’espoir de croiser des orignaux que nous poursuivons notre périple sur le sentier, l’œil en quête du moindre mouvement que l’on pourrait détecter au travers des arbres. Mais autant ne pas donner trop d’espoir au lecteur : nous n’en verrons finalement aucun au cours de la journée. Ce sera pour une prochaine fois!
Sur le sentier des ravages
Après cette belle sortie, nous retournons au refuge où nous commençons à ranger nos affaires. Le lendemain matin, nous mettrons le cap sur un autre parc à découvrir non loin de là.
En route vers le Parc régional des Appalaches
Le chemin est court pour arriver à ce nouveau parc. Une vingtaine de kilomètres séparent les deux. Malgré tout, nous nous accordons un petit détour au Secteur des tourbières de Saint-Just-de-Bretenières, situé au sud-est du Parc des Appalaches. Les quelques kilomètres que nous marchons dans ces beaux sentiers suffisent à prendre conscience de l’environnement qui nous entoure : des sentiers au relief plat qui serpentent à travers une belle forêt. L’envie d’explorer plus nous envahit, mais il est désormais l’heure de se rendre au poste d’accueil du Parc pour récupérer les clés du refuge que nous occuperons pour les 2 prochaines nuitées.
C’est donc en fin d’après-midi, clés en main, que nous prenons la route depuis le poste d’accueil en direction du refuge des Erables. Le soleil commence à tomber tandis que nous approchons de notre refuge. Arrivé sur le parking, nous avons encore un petit effort à faire avant de pouvoir se poser confortablement dans notre nouveau chez-nous : porter nos affaires. Une belle petite pente se présente alors devant nous. Heureusement, un traîneau nous a été confié lors de notre passage au poste d’accueil et nous facilite le transport. C’est donc avec une petite goutte de sueur sur le front que nous entrons dans notre petite maison de bois.
Le refuge des érables, notre lieu de vie pour les prochains jours
La boucle du mont Sugar Loaf
Perdu au milieu des arbres, notre refuge semble être dans une petite bulle. Assis sur le bord du lit, les yeux tout juste ouverts, je peux distinguer face à moi le mont Sugar Loaf. Je sais que ce sera notre objectif du jour, et voir le soleil éclairer son sommet me donne l’envie d’enfiler mes chaussures et de me mettre à marcher rapidement.
Lors de notre planification de ce séjour en Chaudières-Appalaches, le mont Sugar Loaf revenait souvent parmi les sommets à faire. Ayant la chance d’avoir notre refuge sur le sentier n°14, faire la boucle du mont Sugar Loaf s’est avéré être une option très intéressante.
Raquettes aux pieds, nous entamons notre boucle. Au menu de la journée : 14 kilomètres pour environ 400 m de dénivelé. Nous sommes les premiers, et à prioris les seuls de la journée, à marcher sur la nouvelle épaisseur de neige qui s’est accumulée durant la nuit. Les kilomètres s’enchaînent et la pente commence à se faire progressivement raide : le sommet approche.
On retrouve dans ce parc la sensation d’être au cœur d’un territoire sauvage, où chaque arbre peut cacher un lynx ou un coyote. Nombreuses sont les traces de pas que l’on voit aux abords du sentier, sans toutefois pouvoir les identifier par manque de connaissances de la faune locale (mais j’y travaille!).
La pente est de plus en plus forte. Cette fois, nous y sommes. Nous marchons sur les 500 derniers mètres qui nous conduisent au sommet. Cependant, la montée s’annonce plus compliquée que prévue : le sol est transformé en véritable patinoire. Heureusement, nous avons tout le matériel nécessaire.
Le paysage qui se dessine
Quelques minutes plus tard, nous atteignons finalement le sommet. La vue est belle mais une grande partie est cachée par les nuages qui sont apparus et se sont multipliés au fil des heures. Le vent a lui aussi fait son apparition, projetant la neige et l’air frais sur nos visages. Malgré nous, on savoure le moment : les nuages sont suffisamment hauts dans le ciel pour nous permettre d’avoir une belle vue sur une grande partie du parc des Appalaches. Rivières gelées, forêts recouvertes d’un voile blanc, petits villages au loin, tout est si beau! On distingue également la suite de notre parcours du jour qui serpente entre les arbres.
Photo 1 : la vue au sommet / Photo 2 : sur le chemin du retour
Les kilomètres suivants seront marqués par la redescente jusqu’à la halte des Pins par le sentier n°10, à partir duquel nous rattraperons le sentier numéro 14 qui nous ramènera à notre refuge.
Ces quelques jours au cœur de ces deux parcs auront été pour nous une réelle opportunité de nous déconnecter de nos quotidiens, découvrir une nouvelle région et profiter pleinement des beaux sentiers que cette région offre. Souvent méconnue des randonneurs, au dépend d’autres régions plus connues, elle regorge de sentiers et de parcs qui sauront ravir les adeptes d’activités de plein air hivernales.
Les pieds au chaud
Ayant quitté la France avec peu de matériel, la nécessité de bien m’équiper pour l’hiver s’est rapidement imposée. Mais que choisir quand on n’a jamais expérimenté de randonnée par une température avoisinant les -20 degrés?
J’ai eu la chance, pour cette semaine en Chaudière-Appalaches, de tester les chaussures Surefire de la marque Baffin. Connaissant cette marque sans avoir encore pu tester leurs produits, elle me semblait être de confiance. C’était donc avec une grande impatience que j’avais envie de tester ce produit en conditions réelles.
Pourquoi le modèle Surefire de Baffin?
Le modèle Surefire répondait à tous mes besoins : imperméable (grâce à sa technologie B-Tek Dry), rigide et suffisamment bien isolé pour résister à des températures allant jusqu’à -25 degrés, elle est la chaussure parfaite pour marcher sur la neige avec des raquettes.
Ces nouvelles chaussures m’ont donc accompagné lors des différentes sorties que j’ai pu faire au cours de ces quelques jours. Un pari risqué, puisque je ne les avais testé que très peu de temps avant et sans m’assurer qu’elles conviendraient parfaitement à mon activité.
Heureusement, le modèle Surefire de Baffin s’est très rapidement révélé être un choix intéressant. Dès la première sortie, j’ai pu en apprécier le confort et tester sa résistance dans diverses conditions : résistance à l’eau, aux frottements des sangles des raquettes, etc.
Mais mon expérience en randonnée m’a appris à ne pas me fier au ressenti d’une seule journée. Pour juger de la qualité d’une chaussure, il faut l’essayer sur plusieurs jours et dans des conditions qui mettront à l’épreuve ses qualités techniques. C’est donc ce que j’ai fait : au final, aucune douleur ni irritation. Test validé!
Le modèle Surefire de Baffin est donc un produit que je recommanderais à mon entourage ou à toute personne qui serait à la recherche d’une bonne botte hivernale. Imperméable, rigide et confortable, elle sera un compagnon de choix pour vos sorties en raquettes par temps froids.
Jordan Vidal
Jordan découvre la randonnée en France dès son plus jeune âge à l’initiative de ses grands-parents. Sur les sentiers du Gers, puis des Pyrénées, il tombe en amour avec un concept simple : découvrir de nouveaux paysages à la force des jambes. En parallèle de ses études en graphisme puis en communication, il s’initie à la longue randonnée dans des décors sauvages : des Pyrénées à la Laponie Suédoise en passant par les volcans Auvergnats. Ses études terminées, il s’envole pour le Canada, s’installe à Montréal au début de l’hiver 2019 et intègre Rando Québec avec pour objectif de faire découvrir et mettre en valeur cette discipline accessible à tous.