Texte et photos : Claude Côté
Si les îles ne sont pas fréquentes sur la Côte-Nord, par contre celles que l’on y trouve sont des plus inédites. Allons à la découverte des îles Grande Basque et Quarry, deux endroits tout indiqués pour jeter l’ancre et piquer sa tente.
L’île Grande Basque
L’île Grande Basque, au cœur de l’archipel de Sept-Îles, se présente comme un grand monticule verdoyant, vestige d’un gigantesque magma souterrain qui se serait lentement solidifié et dont l’origine remonte à plus de 500 millions d’années. Son nom rappelle les pêcheurs basques, qui bien avant la venue de Jacques Cartier, venaient pêcher la baleine dans les parages. Ce lieu insolite, propice à la détente et à l’exploration, a su garder son caractère sauvage et naturel.
Pour s’imprégner de ce milieu, il convient de prendre le temps de déposer ses bagages et parcourir à son rythme les 12 kilomètres de sentiers pédestres qui serpentent cet îlot de découverte. J’ai particulièrement apprécié le grand tour de l’île pour ses remparts de pierre couvert de lichens, ses failles naturelles, son milieu forestier boréal et ses accès aux anses marines. J’ai bien apprécié le sentier La Montée pour son panorama inusité sur la ville de Sept-Îles mais mon coup de cœur va à coup sûr au secteur de la Pointe Sud pour ses affleurements rocheux, sa végétation arctique et ses larges vues panoramiques sur le golfe et les îles de l’archipel.
Pour piquer sa tente sur l’île
Le visiteur a le choix entre 18 terrains de camping tous situés en bordure de la plage. Si vous cherchez la tranquillité d’un joyeux naufragé et que vous êtes volontaire à trimbaler votre équipement sur un ou deux kilomètres, optez pour dormir à l’une des anses situées en direction de la Pointe Sud. L’île Grande Basque dispose également d’un prêt-à-camper pour quatre personnes, situé à moins de 10 minutes de l’accueil. C’est la version « confort douillet » où même le sac à couchage est fourni. Ne manque que le chauffage d’appoint.
Sur place, des guides naturalistes proposent des randonnées accompagnées et des activités d’interprétations pour nous initier à divers aspects de la biologie marine, de l’ornithologie et de la géologie du milieu.
Ouvert du début juin jusqu’à la mi-septembre, on peut se rendre sur l’île grâce aux navettes en zodiac proposées par les Croisières du Capitaine face à la marina de Sept-Îles.
www.lescroisieresducapitaine.com
Renseignements :
Tourisme Sept-Îles : 418 962-1238
L’île Quarry
Joyau reconnu du parc national de l’Archipel-de-Mingan, l’île Quarry retient l’attention pour la grande variété d’habitats qui s’offre au marcheur qui met pied sur ce paradis insulaire.
Après avoir piquer sa tente sur le site assigné, la visite des lieux débute par une traversée de l’île sur un trottoir de bois de 2 km qui nous amène à la rencontre des tourbières, des landes et des monolithes. Au retour, un détour par le sentier des falaises nous fait découvrir d’impressionnantes parois rocheuses dissimulées au cœur d’une forêt dense de type boréal.
Au deuxième jour, on s’attaque au tour complet de l’île, une longue aventure qu’il convient de coordonner au préalable avec les marées, car à certains endroits, quand la vague embrasse la falaise à marée haute, vous êtes à risque et même en péril. Les lieux à surveiller et les heures de marées vous seront communiqués au centre d’accueil avant la traversée. Le tour de l’île se découpe en deux segments et peut se répartir sur deux jours.
En parcourant ce long pourtour de près de 15 km, nous découvrons un paysage très diversifié. En peu de distance, les plages de galets se transforment en de grandes terrasses de calcaire texturées ou font place à des blocs d’éboulis ou des landes de cailloutis aux formes géométriques insoupçonnées. Une végétation arctique-alpine éclos sur ce sol aride à des endroits souvent inattendus. À la faveur de la marée basse, le littoral marin accroche notre regard avec des champs d’algues verdoyants ancrés aux terrasses de calcaire.
Claude P. Côté
Adolescent, il rêvait de parcourir le monde. À 23 ans, il a tout abandonné pour rouler sa bosse avec son sac à dos en Afrique du Nord, en Europe et en Asie. Son plus long voyage a duré 18 mois et c’est là qu’il s’est découvert une passion pour la marche. C’est la façon par excellence de découvrir le monde. Sa carrière comme photographe lui a permis de combiner cette passion avec la randonnée pédestre. Depuis près de 20 ans, il collabore à la revue de Rando Québec. Il adore marcher et faire des découvertes… et il aime tout autant en témoigner par l’écriture.